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Pépinière Lafeuillée

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Quelques observations sur les noyers


Bien qu'un certain consensus est d'accord pour dire que le climat de la terre se réchauffe, nous somme beaucoup plus dépendant des fluctuations de la météo locale changeante. Quelques degrés de plus ou de moins dans une période précise de l'année et des conséquences quelquefois dramatiques surviennent. Comme exemple: l'été 2012 chaud et sec ou encore l'hiver 2013-14 plus froide et longue qu'à la normale. Toutefois l'été 2012 a favorisé le mûrissement adéquat de plusieurs noix de noyers noirs dont les noix mûrissent tard. Les croissances ont été meilleures si évidemment les besoins en eau ont été comblé. Ne perdons jamais à la vue qu'un été suffisamment chaud favorise un bon aoûtement du bois de l'année qui résistera mieux aux minimums de température de l'hiver suivant.

Les fluctuations de T° produisent les gels tardifs le printemps endommagent les débourrements de noyers et caryers comme exemple.

Des minimums de –2°à –5°C endommageront les fleurs femelles justement logées aux extrémités. Des bourgeons latéraux prennent alors la relève mais produiront que des feuilles. Plus les bourgeons sont avancées en débourrement de croissance plus ils sont fragiles, une gel de 0°à –2°C fera le même dégât une semaine plus tard. Les noyers cendrés semblent mieux adaptés à résister aux gels tardifs ( plus faible teneur en eau ?) que les noyers du Japon et ses hybrides par exemple. Le noyer des Carpates produit des jeunes poussées de croissances à forte teneur en eau et subit des dommages plus sérieux encore, de là la recherche de variétés à démarrage lent au printemps pour éviter ce problème.


Les noyers cendrés de ma région (ceux de la ville de Joliette et environs) en 2006 ont produit d’une façon très inégale. Quelques-uns regroupés en 2 ou 3 individus ont produit abondamment tandis que ceux isolés (observation sur une dizaine) n’ont produit aucun fruit. Comme ces observations ont été dans un secteur assez rapproché, les fluctuations climatiques ne semblent pas être la cause de cette différence. Le phénomène de la pollinisation pourrait être en cause ici en jouant en faveur de ceux regroupés. La citation de Marie Victorin dans ‘Flore Laurentienne’ dit : « Cet arbre présente un bon exemple de dimorphisme dichogamique.* Tous les individus se rangent en deux catégories par rapport au développement des organes sexuels. Dans la première, les étamines (fleurs mâles) sont à maturité quinze jours avant les pistils (fleurs femelles) des même arbres. Dans la deuxième, les pistils à ce moment sont prêts à recevoir le pollen de ceux de la première catégorie, pendant que les étamines de la deuxième laissent échapper leur pollen, juste à temps pour féconder les pistils de la première ». Cette observation reste à questionner puisqu'il faut s'assurer en premier de la production de fleurs femelles moins apparentes et moins régulière que les fleurs mâles (chatons pendent) . Les noyers matures produisent des fleurs femelles dépendant de leur génétique et la fertilité du sol. Il est donc vitale si on veut des noix régulièrement de fertiliser les sols annuellement.


Pour le climat, choisir des sites où les différences de T° jour/nuit sont moins marqués (utiliser les thermomètres qui enregistrent). Éviter les creux de vallée, par contre les grandes masses d’eau comme lacs ou fleuves atténuent les écarts. Aussi, les noyers cendrés, hybrides cendrés x Japon et ‘heartnut’ ont la capacité de s’entre féconder mutuellement (compatibilité). Leurs temps de floraisons sont sensiblement à la même période. Le noyer noir tire avantageusement profit de son lent « démarrage» au printemps et évite la plupart du temps les gels tardifs qui sont légers ou seulement au sol au moment de sa période de débourrement qui se situe plutôt vers la fin mai (zone 4). On observe plus fréquemment des noyers noirs isolés chargés de noix que des noyers cendrés ce qui démontre une meilleure capacité à l’auto fécondation et production de fleurs femelles.. Il n'y a pas de croisement compatible entre les noyers noirs et cendrés. Par contre, noyers noirs peuvent féconder ceux du Japon et ses variétés cordiformes (heartnut) ex: l'hybride 'Shuto' créé par John Gordon.


Un autre ennemis des noyers cendrés, japonais et les hybrides est le charançon du noyer cendré (Conotrachelus juglandis) ce coléoptère 6-7 mm semble avoir aucun ennemi naturel si ce n’est que le vent qui empêche ou limite en partie ses activités (voir photos). Il cause beaucoup de dégâts chez-moi en piquant abondamment les nouvelles jeunes poussées de croissances tôt au printemps (juin). Il se nourrit de la sève et pond dans les nouvelles tiges, les grappes et noix affaiblissant celles-ci à un point où les jeunes noix tombent prématurément. Les petits trous noirs sont facilement identifiables tandis que l’insecte de couleur sombre se camoufle à travers les rameaux. Les noyers du Japons et hybrides sont les plus susceptibles aux attaques des charançons qui semblent les préférer (sève plus sucrée ?) . Vaut mieux une fois de plus placer ces noyers dans des lieux ou il y a assez de drainage d’air car le vent sera le seul vrai remède naturel contre cet indésirable combiné à un entretien impeccable du milieu de culture. Un fois de plus le noyer noir gagne avantage ici car les charançons l'affectent peu ( le charançon du noyer noir C. retentus attaque aussi les noyers tendres).

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Dichogamique: (dichogame) se dit d'une plante où la fécondation croisée est assurée par la maturation non simultanée des fleurs mâles et femelles.

Proterogyne = lorsque les fleurs femelles sont matures avant les fleurs mâles sur la même plante.

Protérandre = lorsque les fleurs mâles sont matures avant les fleurs femelles sur la même plante.








Charançon du noyer cendré / Taches noirs: piqûres du charançon