Taille de formation des jeunes noyers
Par Bernard Contré
Il est
indispensable de bien tailler les jeunes semis de noyer et même les chênes
et châtaigniers pour leur donner une charpente équilibrée résistante aux
intempéries. Les arbres pousseront plus droit et en hauteur au début de leur
première vingtaine d'année. Ils pourront déjà produire quelques fruits plus
tôt que ceux laissés à eux-mêmes.
Voici les étapes
et principes de base :
Que ce soit un
semis fait sur place (avec la semence) ou un jeune arbre récemment planté,
un seul axe central doit être gardé en éliminant tous les autres rameaux qui
émergeront. Cette taille se fait au printemps aussitôt que possible mais
aussi en saison estivale ou tôt l'automnale.
Le besoin de
cette taille exécutée très tôt à bas âge est dès plus important avec les
noyers ou autres arbres à noix qui sont tout juste rustiques dans leurs
nouveaux habitats. Les bourgeons terminaux étant la partie la plus fragile
aux froids extrêmes de l'hiver (en tenant compte qu'une couche de neige
suffisante protège le système de racines), la mort de ces derniers favorise
l'émergence des bourgeons latéraux en dormance à prendre la relève. Ces
bourgeons deviennent les nouveaux axes en doubles ou en triples déformant
rapidement la structure de l'arbre en de multiples troncs. Les noyers ;
noirs, japonais, hybrides et des Carpates sont les plus sujets à ce
problème. Selon le milieux climatique (zone) auquel ils sont en relation,
ils nécessitent un peu à beaucoup de suivi (entretien/taille) pour qu'ils
deviennent des arbres bien structurés.
Après 4 ans (pour
les noyers et si ils ont au moins 1.5 m) on peut laisser les courtes
branches latérales qui émergent en s'assurant qu'elles ne prennent pas trop
de proportion avec le temps. Lorsque l'axe central est encouragé, les autres
branches sont utiles et ne doivent pas être éliminées sans raisons mais seul
les doubles fourches et branches trop basses.
On peut aussi
corriger des jeunes arbres déjà plus âgés car les problèmes de mauvaises
structures s'aggraveront au fil des ans. Toutefois, il vaux mieux tailler
les grosses branches (celle de plus de 1 cm) après la forte monté de sève
soit vers la mi-juin ou plus tard. Aussi, un certain pourcentage de matière
ligneuse sera enlevé soit pas plus de 25 % . Un choc pourrait alors survenir
après une trop forte taille comme des rejets de souche ou une provocation de
poussés excessives de croissance (suivit de bris ou encore de gelures
hivernales de bois " mal aoûté ").
Lorsque ces
espèces atteignent un âge plus avancé (8 ans et plus), les besoins en taille
se font de moins en moins. On élimine les bois morts (extrémité des rameaux
gelés) ou encore toutes branches nuisibles (ex. formation de balais). Les
jeunes pousses à croissance latérale et de croissance moyenne à lente auront
tendance à porter des bourgeons à fleurs. Ces rameaux doivent être le plus
possible en plein soleil.
a, b, c et d sont les
bourgeons successibles de produire les nouvelles tiges si le bourgeon
terminal (A) péri par gelure. |
2 rameaux ont émergé après la
perte du bourgeon terminal (A). Un seul doit être conservé. |
3 rameaux ont émergé dû à une
trop faible croissance après la plantation. 2 tiges seront éliminés.
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Jeune semis de 2 ans dont il
faut éliminer un gourmand (G). |
Rameau portant des chatons en
dormance (fleurs mâles) qui s'écloront en fin mai (B). 1 . bonne coupe 2
. mauvaise coupe |
Noyer d'environ 5 ans que des
gelures ont déformé la structure. Fréquent avec les individus peu
rustiques. |
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