Usages des NFT dans l'industrie du divertissement : musique, films, jeux et au-delà

Usages des NFT dans l'industrie du divertissement : musique, films, jeux et au-delà
Robert Knowles 31 oct. 2025 0 Commentaires Cryptomonnaies

Calculateur de Royalties NFT pour la Musique

Comparaison des revenus : Streaming traditionnel vs. NFT

Résultats comparatifs

Revenus traditionnels
$
Revenus en royalties NFT
$
Différence
$
NFT choisi :
Retour sur investissement

Un NFT d'artiste comme Nas permettait des royalties de 5 à 15 % selon le niveau, avec des revenus cumulés de plus de 6 millions de dollars pour le projet Worst Case en moins de 2 ans.

Les NFT ne sont plus juste une mode passagère dans l’industrie du divertissement. Depuis 2021, ils ont transformé la façon dont les artistes, les studios et les fans interagissent avec le contenu numérique. Au lieu de simplement écouter une chanson sur Spotify ou regarder un film sur Netflix, les fans peuvent désormais posséder une partie de ce contenu - et même en tirer des revenus.

Comment les NFT ont changé la musique

La musique est le secteur le plus avancé dans l’adoption des NFT. En mars 2021, le groupe Kings of Leon a fait l’histoire en lançant leur album When You See Yourself sous forme de NFT. Ils ont vendu plus de 2 millions de dollars en trois jours, bien plus que ce qu’ils auraient gagné avec les streams traditionnels - environ 12 000 dollars pour le même nombre d’écoutes. Leur modèle était simple : trois types de NFT. Un paquet numérique avec l’album et de l’art exclusif, un accès aux concerts, et un contenu audiovisuel unique. Ce n’était pas juste de la vente : c’était de l’expérience.

Aujourd’hui, 38 % de tout le marché des NFT dans le divertissement vient de la musique. Des artistes comme Grimes, Snoop Dogg ou Nas ont suivi. Nas, par exemple, a créé des NFT pour deux chansons en 2021, où les détenteurs recevaient des royalties automatiques chaque fois que la chanson était streamée sur Spotify ou Apple Music. Le taux variait selon le niveau du NFT : 5 %, 10 % ou 15 % des revenus générés. Cela signifie que si une chanson devenait virale, les premiers acheteurs gagnaient aussi. Un cas réel : l’artiste Worst Case a distribué 6 millions de dollars en royalties à ses détenteurs de NFT en moins de deux ans.

Mais attention : seulement 12 % des fans de musique ont jamais acheté un NFT. La barrière n’est pas le prix, c’est la complexité. Il faut un portefeuille crypto comme MetaMask, des connaissances sur les blockchains, et la compréhension que la valeur peut chuter. Un acheteur de Grimes en 2021 a payé 0,5 ETH (1 650 $ à l’époque). En 2025, ce NFT valait 300 $. Il garde toujours l’accès aux chansons inédites et à la communauté Discord, mais la spéculation a échoué.

Les films et séries : des collections numériques et des accès exclusifs

Dans le cinéma, les NFT ne sont pas encore utilisés pour vendre des films, mais pour vendre des souvenirs. Warner Bros. a lancé des NFT pour Space Jam: A New Legacy, Disney pour Star Wars. Ce ne sont pas des fichiers vidéo, mais des images animées, des cartes de personnages, ou des artefacts virtuels. Le taux d’interaction est plus élevé que pour la musique : 23 % des détenteurs interagissent avec leur NFT (en le partageant, en le montrant, en le utilisant dans des jeux). Mais les ventes restent faibles - seulement 15 % du volume des NFT musicaux.

Les studios utilisent les NFT pour tester la fidélité des fans. Un NFT peut donner accès à une première privée, à un making-of inédit, ou même à un vote sur la suite d’un film. Ce n’est pas une vente de contenu, c’est une relation. Et ça marche : les fans qui possèdent un NFT d’un film sont deux fois plus susceptibles de voir le film au cinéma.

Les jeux vidéo : l’avenir déjà là

Le gaming est le seul secteur où les NFT sont intégrés de manière fonctionnelle. 67 % des jeux blockchain utilisent des NFT pour les objets in-game : armes, vêtements, terrains, montures. Ces objets ne sont pas juste des textures. Ils sont authentifiés sur la blockchain. Vous les possédez vraiment. Vous pouvez les vendre, les échanger, les transporter vers un autre jeu - si les développeurs le permettent.

Mais il y a un gros problème : la régulation. En Belgique et aux Pays-Bas, les NFT dans les jeux sont classés comme des jeux d’argent. Des jeux comme Axie Infinity ont dû se retirer de ces marchés. Les développeurs doivent maintenant choisir : soit ils abandonnent les NFT, soit ils rendent les objets purement esthétiques - sans valeur marchande. C’est un compromis difficile.

Les NFT dans les jeux ne sont pas que des objets. Certains donnent accès à des événements en réalité virtuelle, ou à des récompenses en crypto. Certains jeux permettent même de gagner des NFT en jouant - ce qui crée une économie parallèle. Un joueur peut gagner un NFT rare, le vendre pour 500 $, et vivre de ça pendant un mois. Ce n’est pas une utopie. C’est déjà arrivé.

Des NFT de films flottent comme hologrammes dans une salle de cinéma géométrique aux couleurs vives.

Les technologies derrière les NFT

La majorité des NFT dans le divertissement sont sur Ethereum - 68 %. Mais Ethereum est cher et lent. C’est pourquoi des alternatives comme Polygon et Solana gagnent du terrain. Polygon, par exemple, a des frais de transaction 100 fois moins chers. Pour un artiste qui veut vendre 10 000 NFT, ça fait une différence de 20 000 $ en frais.

Les NFT utilisent des normes techniques comme ERC-721 et ERC-1155. La première est pour les objets uniques. La seconde permet de créer des collections avec des variantes - par exemple, 100 NFT de la même chanson, mais avec des couvertures différentes. Les contrats intelligents automatisent les royalties. Si un NFT est revendu, 5 à 15 % du prix va directement à l’artiste. C’est une révolution. Dans le système traditionnel, un artiste ne touche rien quand son album est revendu en vinyle ou en téléchargement. Avec les NFT, il continue de gagner.

Les défis réels : énergie, droits et éducation

Les NFT ne sont pas parfaits. Le principal reproche : leur impact environnemental. Un seul NFT sur Ethereum consomme environ 87 kWh d’électricité - l’équivalent de la consommation d’un foyer américain pendant trois jours. Même si Ethereum est passé au proof-of-stake en 2022, beaucoup de plateformes utilisent encore des blockchains plus anciennes. Les artistes qui veulent être éthiques choisissent maintenant Polygon ou Solana.

Un autre problème : les droits d’auteur. Qui possède quoi ? Si un artiste fait un NFT avec un sample d’un autre musicien, ou une image d’un film, il peut être poursuivi. 78 % des projets NFT échouent à cause de problèmes juridiques. Les labels comme Universal Music Group ont créé des équipes internes de 15 à 20 personnes pour gérer les contrats, les licences et les audits. Ce n’est pas une tâche pour un musicien solo.

Et puis, il y a l’éducation. 68 % des avis négatifs sur les plateformes comme Notables mentionnent la même chose : "Je n’ai pas compris comment faire". Acheter un NFT, c’est comme apprendre à conduire une voiture électrique sans manuel. Il faut un portefeuille, des crypto-monnaies, des clés privées, des gas fees. La plupart des fans ne savent pas ce que c’est. Les artistes qui réussissent investissent dans des tutoriels vidéo, des guides PDF, et des assistants en direct sur Discord.

Un joueur utilise un NFT dans un jeu vidéo, entouré d'objets virtuels et d'icônes écologiques en style cartoon.

Qui achète ces NFT ?

Les acheteurs sont jeunes, masculins, et technophiles. 68 % sont des hommes, 54 % ont entre 25 et 34 ans. Le prix moyen d’un NFT d’entertainment est de 147,50 $. Ce n’est pas une dépense massive - mais c’est plus qu’un ticket de concert. C’est un investissement dans une communauté. Les gens achètent pour l’accès, pas pour la revente. Les 4-5 étoiles sur Trustpilot parlent de "accès exclusif". Les 1-2 étoiles parlent de "trop compliqué".

Les grandes agences comme CAA, UTA et WME ont lancé leurs propres plateformes (Notables) pour gérer les NFT de leurs artistes. Cela montre que l’industrie ne les considère plus comme une mode. C’est une nouvelle distribution.

L’avenir : AI, royalties et accès permanent

L’avenir des NFT dans le divertissement ne sera pas dans la spéculation. Il sera dans l’utilité. Les prédictions pour 2025-2027 sont claires :

  • Les NFT de musique donneront accès à des concerts privés, des sessions de création en direct, et des parts des revenus.
  • Les NFT de films pourront être utilisés comme billets pour des cinémas virtuels.
  • Les NFT de jeux pourront être transférés entre jeux, créant des univers connectés.
  • 41 % des nouveaux NFT en 2025 utilisent l’IA pour générer du contenu personnalisé - par exemple, une chanson écrite avec votre nom, ou un film où vous apparaîtriez comme personnage.
Gartner dit que les NFT sont sur la "pente de l’éclaircissement". Cela signifie : les entreprises qui ont survécu à la bulle de 2022 sont maintenant en train de construire quelque chose de durable. Forrester est plus sceptique : seulement 22 % des projets actuels survivront jusqu’en 2028. Mais des figures comme Reese Witherspoon, Bob Iger et Rupert Murdoch investissent massivement. Ce n’est pas un hasard.

Conclusion : une nouvelle économie, pas une nouvelle spéculation

Les NFT dans l’industrie du divertissement ne sont pas une mode. Ce sont des outils pour redonner le contrôle aux créateurs. Ils permettent aux artistes de couper les intermédiaires, de toucher directement leurs fans, et de gagner de l’argent chaque fois que leur œuvre change de main. Ce n’est pas parfait. Il y a des problèmes techniques, juridiques et éthiques. Mais les solutions arrivent. Les blockchains plus propres. Les contrats plus clairs. Les interfaces plus simples.

Le futur du divertissement n’est pas dans les plateformes centralisées. Il est dans les communautés autonomes, où les fans sont des partenaires, pas seulement des consommateurs. Et les NFT sont la clé de cette transition.