Interdiction complète des cryptomonnaies en Bolivie : ce qui a changé en 2024-2025

Interdiction complète des cryptomonnaies en Bolivie : ce qui a changé en 2024-2025
Robert Knowles 13 nov. 2025 0 Commentaires Cryptomonnaies

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Comment ça fonctionne

La Bolivie a légalisé les cryptomonnaies en 2024 pour permettre des transferts internationaux à moindre coût. Comparez ici le coût réel de vos transferts en dollars américains avec les méthodes traditionnelles et avec les stablecoins.

Selon l'article, les transferts traditionnels prennent souvent 15 % de commission, contre moins de 1 % avec les cryptomonnaies.

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15%

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< 1%

Taux de commission crypto

Pourquoi choisir les cryptomonnaies en Bolivie ?

Depuis la légalisation en 2024, les Boliviens utilisent les stablecoins (USDT, USDC) pour éviter l'inflation du peso bolivien et réduire les frais de transfert. En moyenne, les utilisateurs économisent 10 à 15 % comparé aux services traditionnels.

En 2014, la Bolivie était l’un des rares pays au monde à avoir interdit totalement les cryptomonnaies. Pas de Bitcoin, pas d’Ethereum, pas même de wallets. La Banque centrale du Bolivie (BCB) avait déclaré que ces actifs numériques menaçaient la stabilité financière du pays. Pendant dix ans, les Boliviens qui utilisaient des cryptos risquaient des amendes, des saisies, voire des poursuites pénales. Ce n’était pas une simple restriction : c’était une interdiction totale, appliquée avec rigueur.

Le mur s’est effondré en juin 2024

Pourtant, le 26 juin 2024, tout a changé. La résolution N° 82/2024 a officiellement levé l’interdiction. Pas de transition douce. Pas de phase d’essai. Une décision nette : les cryptomonnaies sont légales en Bolivie. Ce n’était pas une concession. C’était une reconnaissance. Les Boliviens utilisaient déjà les cryptos - en cachette. Les transferts internationaux, les envois d’argent des expatriés, la protection contre l’inflation galopante du peso bolivien : tout cela se faisait en cryptos, malgré l’interdiction. La Banque centrale a fini par admettre qu’elle ne pouvait pas lutter contre la réalité.

Les chiffres qui parlent d’eux-mêmes

En six mois après la légalisation, les transactions en cryptomonnaies ont atteint 294 millions de dollars selon la BCB. C’est plus que ce que le pays avait vu en dix ans d’usage clandestin. L’application Meru, une plateforme locale de portefeuilles crypto, a vu son nombre d’utilisateurs boliviens exploser de 6 600 % en un an. Ce n’est pas une tendance. C’est une révolution silencieuse.

Les gens ne veulent pas juste spéculer. Ils veulent survivre. Dans un pays où l’inflation a frôlé les 10 % en 2024, les stablecoins pegués au dollar - comme USDT ou USDC - sont devenus la nouvelle monnaie de réserve. Un Bolivien qui envoie de l’argent à sa famille dans les Andes utilise désormais un wallet, pas une agence de transfert qui prend 15 % de commission. C’est plus rapide, plus sûr, et beaucoup moins cher.

La régulation est arrivée - et elle est sérieuse

La légalisation n’a pas été suivie d’un vide juridique. En avril 2025, la résolution N° 019/2025 a reconnu les fournisseurs de services d’actifs virtuels (VASP). En mai, le décret suprême N° 5384 a imposé des licences obligatoires. Les plateformes doivent maintenant vérifier l’identité de leurs clients, signaler les transactions suspectes, et conserver des registres pendant cinq ans. Ce n’est pas la Chine. Ce n’est pas le Luxembourg. C’est une régulation pragmatique, faite pour protéger les utilisateurs sans étouffer l’innovation.

La Banque centrale a même commencé à utiliser des stablecoins pour ses propres paiements transfrontaliers. Oui, vous avez bien lu. L’institution qui avait interdit les cryptos en 2014 les utilise aujourd’hui pour gérer les transferts avec les pays voisins. C’est un retournement total. Et il est symbolique : quand l’État adopte une technologie, elle devient légitime.

Banque centrale bolivienne libérant des cryptomonnaies vers des villages andins, en style géométrique coloré et rétro.

Un modèle différent de l’El Salvador

Beaucoup pensent que la Bolivie suit l’exemple de l’El Salvador, qui a fait du Bitcoin une monnaie légale en 2021. Ce n’est pas le cas. En El Salvador, c’était une campagne politique. En Bolivie, c’est une réponse économique. Les gens n’ont pas attendu que le président annonce une nouvelle loi. Ils ont créé leur propre système. Et maintenant, l’État le régule.

La Bolivie n’a pas adopté le Bitcoin comme monnaie nationale. Elle a autorisé les stablecoins pour les transferts, le Bitcoin pour les échanges internationaux, et des altcoins pour les services locaux. Les utilisateurs choisissent l’outil qui fonctionne pour eux. C’est une approche bottom-up, pas top-down. Et ça marche mieux.

Une collaboration inédite avec l’El Salvador

En 2025, la Bolivie et l’El Salvador ont signé un mémorandum d’entente pour partager des outils de surveillance des cryptomonnaies. Ils échangent des données sur les fournisseurs de services, forment ensemble des agents de la Banque centrale, et analysent les risques de blanchiment. C’est la première fois que deux pays d’Amérique latine coopèrent ainsi sur la régulation crypto. L’El Salvador a appris à gérer un marché non contrôlé. La Bolivie, elle, apprend à le réguler sans le tuer.

Marché de La Paz où les vendeurs acceptent des paiements crypto, avec un vieil homme sceptique et une jeune femme utilisant un wallet.

Les défis restants

Malgré tout, tout n’est pas parfait. Les arnaques ont augmenté. Des plateformes frauduleuses ont surgi, promettant des rendements impossibles. La Banque centrale a lancé des campagnes d’éducation : « Si c’est trop beau pour être vrai, c’est une arnaque. » Les écoles publiques commencent à inclure des modules sur les cryptomonnaies dans les cours d’économie. Les banques locales proposent désormais des ateliers gratuits pour apprendre à utiliser un wallet.

Les plus âgés, ceux qui ont connu les crises économiques des années 2000, restent méfiants. « Les cryptos, c’est du papier peint », disent certains. Mais les jeunes, eux, ont déjà compris. Pour eux, la monnaie n’est pas un morceau de papier. C’est une ligne de code. Et ils veulent y avoir accès.

Que se passera-t-il maintenant ?

La Bolivie n’est pas encore un centre financier mondial. Mais elle est en train de devenir un laboratoire pour les pays en crise. Si vous avez une monnaie instable, une population connectée, et un gouvernement qui change d’avis, les cryptomonnaies ne sont plus une menace - elles deviennent une solution.

Les analystes prévoient que les transactions crypto en Bolivie dépasseront 1 milliard de dollars d’ici la fin de 2026. Des entreprises internationales comme Binance et Kraken ont déjà ouvert des bureaux de soutien à La Paz et Santa Cruz. Les développeurs locaux créent des applications pour les marchés informels, les coopératives agricoles, les petites entreprises qui n’ont pas accès aux banques.

La Bolivie a fait un pas énorme. Elle n’a pas suivi les modèles imposés. Elle a écouté ses citoyens. Et elle a réagi. Ce n’était pas une révolution technologique. C’était une révolution de bon sens.

Pourquoi la Bolivie a-t-elle interdit les cryptomonnaies en 2014 ?

La Banque centrale du Bolivie craignait que les cryptomonnaies ne minent la stabilité du système financier national. À l’époque, le pays connaissait une forte inflation et une faible confiance dans les institutions. Les autorités pensaient que les actifs numériques pourraient faciliter le blanchiment d’argent, les évasions fiscales et les transferts illégaux, sans contrôle possible. L’interdiction visait à protéger les citoyens et à préserver la souveraineté monétaire.

Les cryptomonnaies sont-elles légales en Bolivie aujourd’hui ?

Oui, depuis le 26 juin 2024. La résolution N° 82/2024 a levé l’interdiction totale. Les citoyens peuvent désormais posséder, échanger et utiliser des cryptomonnaies légalement. Toutefois, les services qui les offrent (plateformes, exchanges, portefeuilles) doivent être agréés par la Banque centrale et respecter des normes de conformité.

Quel type de cryptomonnaie est le plus utilisé en Bolivie ?

Les stablecoins pegués au dollar, comme USDT et USDC, sont les plus populaires. Ils permettent d’éviter les fluctuations du peso bolivien et de faire des transferts internationaux à moindre coût. Le Bitcoin est aussi utilisé, principalement pour les envois d’argent depuis l’étranger. Les altcoins comme Ethereum ou Solana sont moins répandus, car leur utilité pratique est moindre pour la majorité des utilisateurs.

La Banque centrale bolivienne utilise-t-elle les cryptomonnaies ?

Oui. Depuis mars 2025, la Banque centrale utilise des stablecoins pour certains paiements transfrontaliers, notamment les transferts avec des partenaires commerciaux et les remises des Boliviens vivant à l’étranger. C’est un signe fort : l’institution qui avait interdit les cryptos en 2014 les utilise aujourd’hui comme outil opérationnel.

Y a-t-il des risques pour les utilisateurs en Bolivie ?

Oui. Malgré la régulation, les arnaques et les plateformes non agréées persistent. Certains utilisateurs perdent de l’argent en investissant dans des projets non vérifiés. La Banque centrale conseille de n’utiliser que des fournisseurs de services agréés, de ne jamais partager ses clés privées, et de se méfier des rendements trop élevés. L’éducation financière reste un défi majeur.