Les paiements en crypto sont-ils autorisés au Nigeria ? Tout ce qu’il faut savoir en 2025

Les paiements en crypto sont-ils autorisés au Nigeria ? Tout ce qu’il faut savoir en 2025
Robert Knowles 1 sept. 2025 13 Commentaires Cryptomonnaies

Calculateur de taxes sur les crypto-paiements au Nigeria

Calcul de votre impôt sur les transactions crypto

Utilisez cet outil pour estimer vos obligations fiscales selon la législation nigériane de 2025. Tous les résultats sont approximatifs et doivent être confirmés par un conseiller fiscal.

Résultats de calcul

Important : Ces calculs sont approximatifs. Consultez un conseiller fiscal pour des déclarations précises. Selon l'ISA 2025, les transactions en crypto sont considérées comme des actifs et non comme de la monnaie officielle.

En 2025, le Nigeria figure parmi les plus grands marchés de cryptomonnaies en Afrique, mais la question qui revient le plus souvent est : les paiements en crypto sont-ils autorisés ? La réponse dépend du cadre légal, des autorités de régulation et des obligations fiscales qui s’appliquent aujourd’hui. Cet article décortique le paysage juridique nigérian, indique comment les opérateurs peuvent se conformer et montre ce que les utilisateurs doivent retenir avant de régler leurs factures ou d’envoyer de l’argent en cryptomonnaie.

Définition du concept

Paiements en cryptomonnaie au Nigeria désignent les transactions où des actifs numériques sont utilisés comme moyen d’échange, sous le contrôle des règles émises par les autorités nigérianes. Ils ne remplacent pas le naira comme monnaie officielle, mais ils sont légaux lorsqu’ils sont effectués via des prestataires enregistrés auprès des régulateurs.

Le cadre légal actuel - la loi ISA 2025

Le Investments and Securities Act 2025 déclare les actifs numériques, y compris les cryptomonnaies, comme des titres soumis à la réglementation. Cette loi, signée en mars 2025 par le président Bola Ahmed Tinubu, a mis fin à la zone grise qui prévalait depuis des années. Elle impose :

  • l’obligation pour toute plateforme d’échange ou tout Virtual Asset Service Provider visiteur des services liés aux actifs numériques d’être enregistrée auprès de la SEC nigériane ;
  • des exigences de transparence, de lutte contre le blanchiment et de protection des investisseurs ;
  • des sanctions financières pouvant atteindre 10 millions de nairas pour non‑conformité.

Qui régule quoi ? Les principales autorités

Le paysage de la régulation repose sur quatre organes majeurs :

  1. Securities and Exchange Commission du Nigeria (SEC) agence principale chargée de la supervision des actifs numériques : délivre licences, contrôle le respect des règles de la ISA 2025.
  2. Banque Centrale du Nigeria (CBN) gouverne les politiques monétaires et les services bancaires liés aux cryptos : assure que les banques peuvent offrir des comptes aux VASP licenciés.
  3. Nigerian Financial Intelligence Unit (NFIU) surveille la conformité AML/CFT pour les plateformes crypto : exige des rapports d’activité et des vérifications d’identité.
  4. Economic and Financial Crimes Commission (EFCC) intervient contre les fraudes et les pyramides financières : collabore avec la SEC et la NFIU pour les enquêtes.

Cette collaboration multi‑agence garantit une surveillance cohérente, même si les procédures de licence restent parfois longues.

Processus d’obtention de licence pour les prestataires de paiement crypto

Pour pouvoir offrir légalement des services de paiement, un acteur doit suivre les étapes suivantes :

  • Soumettre une demande d’enregistrement à la SEC, incluant les informations sur les dirigeants, les procédures KYC/AML et le capital minimum.
  • Obtenir l’accord de la CBN pour l’ouverture d’un compte bancaire dédié.
  • Passer la certification de la NFIU attestant la conformité aux exigences AML/CFT.
  • Recevoir le numéro de licence et publier le certificat sur le site public de l’entreprise.

Les plateformes locales pionnières, comme Quidax échange nigérian de cryptomonnaies et Busha service de paiement crypto basé au Nigeria, ont été les premières à obtenir cette licence en 2024.

Réunion animée de personnages représentant les autorités nigérianes autour d'un tableau de licence.

Volume et usage réel des paiements en cryptomonnaie

Entre juillet 2024 et juin 2025, le Nigeria a traité environ 92,1 milliards de dollars en actifs numériques, soit presque le double de l’activité sud‑africaine. La plupart de ces transactions passent par des plateformes peer‑to‑peer (P2P) qui ne nécessitent pas de licence, mais les services de paiement automatisés - comme les factures d’électricité ou les achats en ligne - exigent un VASP enregistré.

Les raisons de cette adoption massive sont :

  • Facilité d’envoi de fonds à l’étranger, surtout face aux restrictions de change.
  • Protection contre l’inflation du naira.
  • Possibilité de conserver des économies sous forme d’actifs numériques.

Fiscalité des transactions crypto à partir de 2026

Le Nigerian Tax Administration Act 2025 instaure un régime fiscal applicable aux cryptomonnaies dès le 1er janvier 2026 traite les crypto‑actifs comme de la propriété. La taxe n’est due que lors d’un événement imposable : vente, échange contre fiat ou autre actif générant un profit.

Barème applicable :

  • Impôt sur le revenu des particuliers : taux progressif jusqu’à 25 %.
  • Impôt sur les sociétés : 20 % pour les revenus annuels de 25 M à 100 M ₦, 30 % au‑delà.
  • TVA de 7,5 % sur les frais de transaction facturés par les entreprises de services crypto.

Les experts qualifient le système nigérian de « progressif », car il clarifie les obligations tout en restant moins lourd que les modèles européens.

Comment réaliser un paiement crypto en toute conformité ?

Suivez ces étapes simples :

  1. Choisissez une plateforme licenciée (ex. : Quidax ou Busha).
  2. Vérifiez que la plateforme possède le certificat SEC visible sur son site.
  3. Effectuez le KYC complet : pièce d’identité, justificatif de domicile et déclaration de source des fonds.
  4. Assurez‑vous que le compte bancaire lié est fourni par une banque qui a accepté la CBN de servir les VASP.
  5. Effectuez le paiement - la plateforme générera un reçu détaillé, indispensable pour la déclaration fiscale future.

En cas de doute, consultez un conseiller fiscal spécialisé dans les actifs numériques.

Vue futuriste d'un centre de paiements crypto au Nigeria, personnes utilisant des portefeuilles numériques.

Perspectives et défis futurs

Le cadre législatif mis en place par l’ISA 2025 crée une base solide pour le développement d’un écosystème de paiement crypto fiable. Cependant, deux points restent critiques :

  • La rapidité du processus de licence : de nombreux acteurs signalent des délais de plusieurs mois, ce qui freine l’innovation.
  • L’adaptation des plateformes internationales : sans licence nigériane, elles risquent d’être exclues du marché local ou de perdre l’accès aux services bancaires.

Les observateurs prévoient que, si les autorités maintiennent une approche souple tout en appliquant les sanctions contre les fraudes, le Nigeria pourrait devenir un hub régional de paiement crypto sécurisé.

Tableau comparatif des exigences de licence

Exigences principales pour obtenir une licence VASP au Nigeria
Exigence Détail Autorité responsable
Enregistrement initial Formulaire SEC, capital minimum 5 M ₦ SEC
Compte bancaire Accord CBN, compte dédié au VASP CBN
Conformité AML/CFT Rapports trimestriels, vérification source fonds NFIU
Audit de sécurité Test d’intrusion, protection des données clients SEC + EFCC

FAQ - Questions fréquentes

Les paiements en cryptomonnaie sont-ils légaux au Nigeria ?

Oui, ils sont légaux dès lors qu’ils sont réalisés via des prestataires enregistrés auprès de la SEC et conformes aux règles de l’ISA 2025.

Le naira peut‑il être remplacé par la cryptomonnaie dans les paiements officiels ?

Non. La cryptomonnaie n’est pas reconnue comme monnaie officielle ; elle ne peut donc pas être utilisée pour les obligations fiscales ou les paiements gouvernementaux.

Quelles plateformes sont déjà licenciées ?

Quidax et Busha ont reçu leur licence SEC en 2024. D’autres plateformes locales sont en cours d’enregistrement.

Quelles sanctions en cas de non‑conformité ?

Le premier mois d’infraction entraîne une amende de 10 M ₦, puis 1 M ₦ par mois supplémentaire. La SEC peut aussi suspendre ou révoquer la licence.

Comment seront taxées les plus‑values réalisées en 2026 ?

Les gains sont imposés comme revenu : jusqu’à 25 % pour les particuliers. Les sociétés paient 20 % ou 30 % selon le chiffre d’affaires, plus 7,5 % de TVA sur les frais qu’elles facturent.

Un paiement crypto entre particuliers via P2P est‑il risqué ?

Le P2P reste légal, mais il n’est pas couvert par les garanties des licences. Il faut toujours vérifier la réputation du contre‑partie et garder les preuves d’échange.

13 Commentaires

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    Laurent Beaudroit

    octobre 21, 2025 AT 13:29

    Franchement, le Nigeria est en train de faire ce que l’Europe n’ose pas : réguler la crypto sans la tuer. Les 10 millions de nairas d’amende, c’est du sérieux. Moi qui pensais que l’Afrique était juste un terrain de chasse pour les escrocs, je me suis trompé. C’est pas de la mode, c’est de l’industrie maintenant.

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    Marc Noatel

    octobre 22, 2025 AT 11:35

    Le cadre légal nigérian est en fait un modèle pour les pays émergents. La séparation des rôles entre SEC, CBN et NFIU est très bien pensée. Pas comme chez nous où tout est embrouillé entre l’AMF, la Banque de France et la DGFiP. Et le fait que la TVA s’applique aux frais de transaction ? C’est intelligent : ça taxe le service, pas la technologie. Ceux qui disent que la crypto c’est du sauvage n’ont jamais regardé le détail.

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    Aude Martinez

    octobre 23, 2025 AT 02:18

    Je trouve ça fou que les particuliers puissent éviter l’inflation avec des cryptos mais que le gouvernement refuse de les accepter comme monnaie légale. C’est comme dire que tu peux utiliser un couteau pour couper ton pain mais pas pour ouvrir une boîte de conserve. Pourquoi ? Parce que c’est plus pratique pour eux de contrôler ?

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    René Fuentes

    octobre 23, 2025 AT 22:33

    Je trouve ça incroyablement inspirant. Des gens qui se lèvent chaque jour pour construire quelque chose de légal dans un contexte aussi chaotique. Quidax et Busha, c’est pas juste des entreprises, c’est des pionniers. Et ce qui est beau, c’est que ça marche malgré les lenteurs administratives. Le Nigeria montre qu’on peut innover sans attendre que les politiciens se mettent d’accord. Bravo à eux.

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    Martine Caillaud

    octobre 24, 2025 AT 01:36

    Oh bien sûr, tout est parfait dans ce pays imaginaire où les licences arrivent en 2 semaines et où tout le monde fait du KYC comme un bon petit citoyen. Et les 92 milliards de dollars ? T’as vu combien de transactions sont des blanchiments de fraudeurs ? Tu crois vraiment que les P2P, c’est de la finance responsable ?

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    james rocket

    octobre 24, 2025 AT 15:33

    Le vrai défi, ce n’est pas la loi. C’est la culture. Le Nigeria a appris à vivre avec l’incertitude. La crypto, c’est juste une autre façon de contourner un système qui ne fonctionne pas. Les lois, elles, sont écrites pour des pays où les banques ne ferment pas les comptes sans raison. Ici, c’est la survie qui dicte les règles.

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    Stephane Castellani

    octobre 25, 2025 AT 03:09

    La crypto au Nigeria, c’est pas une mode, c’est une nécessité.

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    Blanche Dumass

    octobre 25, 2025 AT 13:39

    On parle de légalité, mais personne ne dit que les gens paient en BTC pour éviter de payer l’impôt. La fiscalité est là pour les entreprises, pas pour les particuliers qui échangent entre eux. Et si tu regardes bien, le vrai pouvoir, c’est pas la SEC, c’est les banques qui décident de garder ou pas les comptes. Sans elles, la loi, c’est du papier.

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    Philippe Foubert

    octobre 25, 2025 AT 18:57

    Le VASP, c’est le nouveau KYC-overkill. Tu dois prouver ton origine des fonds, ton identité, ta source de revenus, ton historique de transactions, et en plus tu dois avoir un compte bancaire chez une banque qui a obtenu l’autorisation de la CBN. C’est du bureaucratic hell. Et les petits traders ? Ils sont obligés de passer par les P2P, donc en dehors du radar. La loi est bien, mais elle est faite pour les gros, pas pour les gars qui envoient 500$ à leur famille.

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    Genevieve Dagenais

    octobre 26, 2025 AT 11:55

    Il est temps que l’Europe cesse de regarder l’Afrique avec condescendance. Le Nigeria a mis en place un cadre juridique plus rigoureux que la plupart des États membres de l’UE. Les Français qui se moquent de la crypto devraient d’abord comprendre ce que signifie vivre dans un pays où la monnaie nationale perd 30 % de sa valeur en un an. Ici, on a des lois. Là-bas, on a des déclarations de principe. Et pourtant, c’est nous qui sommes perçus comme les plus avancés. C’est pathétique.

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    Carmen Wong Fisch

    octobre 27, 2025 AT 02:13

    Je l’ai lu. Intéressant. Bonne structure. J’imagine que c’est bien fait. Je vais peut-être le relire un jour.

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    Jeanette van Rijen

    octobre 27, 2025 AT 10:04

    La mise en œuvre du cadre fiscal de 2026 est un équilibre délicat. La TVA sur les frais de transaction, couplée à un impôt progressif sur les plus-values, crée un système de rétroaction qui encourage la transparence sans décourager l’innovation. Il est essentiel que les plateformes intègrent des outils de reporting automatisé pour faciliter la conformité. Ce modèle pourrait servir de référence pour l’Union européenne dans le cadre du MiCA.

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    prima ben

    octobre 28, 2025 AT 07:56

    Je te dis juste une chose : tu penses que c’est bien parce que tu lis les articles officiels ? Et si je te disais que les gens qui utilisent Busha sont les mêmes qui se font arnaquer par des faux sites ? Tu crois que la SEC vérifie vraiment tout ? Je connais des mecs qui ont perdu 2000 euros parce qu’ils ont cru en un certificat affiché sur un site. La loi, c’est beau, mais les gens, ils sont toujours plus malins.

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